Page:Ségur - Comédies et proverbes.djvu/115

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ce que nous lui offrons ; on ne sait par quel bout le prendre.

Justine.

Ah ! (Elle regarde Hilaire avec méfiance et dit bas à Sidonie :) Méfiez-vous de ce garçon ; c’est un cafard, un hypocrite !

Sidonie, bas.

C’est bien ce que je pense. (Haut.) Voyons, puisque notre partie est manquée, retournons chacun à notre besogne. (Bas à Antonin et à Justine :) Dans ma chambre ! tout est prêt. (Ils sortent.)


Scène XI

Hilaire, seul. (Il essuie partout.)


Hilaire.

J’ai peur ! — Oui, j’ai peur de me laisser gagner, entraîner par les mauvais exemples de ces gens sans conscience… et ces gens sont mes camarades !… Et Madame a confiance en eux !… Et pourtant ils la volent ; ou tout au moins ils la trompent. — Que dois-je faire ?… Laisser voler et tromper ma maîtresse ? — Ce n’est pas bien ; non, ce n’est pas bien… Lui dire ce qui se passe ? Elle ne me croirait pas ! elle me chasserait, et les autres continueraient à la tromper… Je vais continuer à faire de mon mieux, à diminuer le gaspillage en ce qui me regarde, jusqu’à ce que je puisse demander conseil à M. le curé. — Et jamais, non jamais, je n’accepterai rien d’eux.