Page:Ségur - Comédies et proverbes.djvu/124

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ouvre une armoire.) Tiens ! attrape complète ! rien que des cristaux ! Passons à l’autre. (Il ouvre une seconde armoire.) Rien encore ! Ah çà mais… l’autre jour, quand j’ai pris le malaga et l’eau-de-vie, tout était dans les armoires comme de mon temps. Est-ce qu’il se moque du monde, le nouveau qui a pris ma place ?

Antonin.

On n’a jamais vu un buson pareil à ce nouveau ! Il ne connaît pas les usages ! Il ne sait seulement pas que ces changements de place, ça ne se fait pas entre camarades ; comment veut-il qu’on s’y reconnaisse ?

Jules.

Et tu crois, toi, innocent, qu’il n’y a pas mis de malice ? C’est un finaud, c’est moi qui te le dis.

Sidonie.

Il en est bien capable, en vérité ! m’a-t-il impatientée des fois avec ses airs honnêtes ! Il semblerait avec lui qu’on est tous des voleurs et qu’il est chargé de la police de la maison. Il aura caché les vins et les liqueurs, de peur que nous n’y arrivions, bien sûr.

Antonin.

Petit filou, va ! si je le tenais !

Justine.

Nous le rattraperons ! Sidonie lui fera son affaire près de Madame.

Antonin.

Le malheur, c’est qu’il n’y a rien à en dire.

Jules.

Rien ! est-ce qu’on ne trouve pas toujours quelque chose ? Sidonie est une bonne fille ; elle va mettre