Page:Ségur - Comédies et proverbes.djvu/126

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Sidonie.

Que madame vienne voir. (Elle ouvre la porte de l’office et fait voir à Mme Gaubert un panier qui contient des porcelaines cassées.)

Madame Gaubert, stupéfaite.

Qui est-ce qui a cassé mes belles porcelaines ?

Sidonie, avec feu.

Celui qui brise tout dans la maison, que Madame aime et protège parce qu’elle a trop bon cœur ! Celui qui met le désordre partout, qui fait le saint pour plaire à Madame et qui est un maladroit, un nigaud et un hypocrite par-dessus le marché ! Je demande bien pardon à Madame de parler si librement de son protégé, mais je suis trop attachée à Madame, je prends trop ses intérêts, pour pouvoir me taire plus longtemps. Tant que ce garçon sera dans la maison, tout ira de travers, et l’ouvrage de chacun sera gêné par ses niaiseries et sa mauvaise volonté.

Madame Gaubert.

Mais Sidonie, qu’est-ce qui vous prend donc ? Vous me disiez juste le contraire et vous me demandiez toujours de patienter avec Hilaire, de lui donner le temps de se former, d’apprendre le service.

Sidonie.

Je le disais à Madame par pitié pour ce garçon ; mais quand je le vois tromper Madame, mettre à tout ce que lui commande Madame une paresse, une négligence coupables, ma conscience me reproche de taire la vérité ; elle me dit que c’est une ingratitude pour toutes les bontés de Madame de continuer à l’aveugler sur les défauts de ce garçon. Et