Ce que vous faites est bien, Hilaire, et vous avez d’autant plus raison de m’avoir avoué votre maladresse que je la savais ; j’ai vu le panier plein des morceaux de porcelaine brisée.
Et Madame ne me gronde pas ? Madame veut bien me pardonner ?
Mon pauvre garçon, je ne gronde pas pour des maladresses ; ce qui me fâche et ce que je ne pardonne pas, ce sont les mensonges, les méchancetés, les infidélités et l’hypocrisie.
Oh ! que Madame a raison ! et tous ces vilains défauts ne se corrigent pas facilement et proviennent d’un mauvais naturel, d’un mauvais cœur.
Est-ce bien sincère, ce que vous dites là, Hilaire ?
Oui, Madame, c’est ma vraie pensée, depuis que j’ai souvenir de moi-même.
Hilaire, apportez-moi le malaga commencé l’autre jour.
Je ne l’ai plus, Madame.
Vous ne l’avez plus ? qu’en avez-vous fait ?
Je l’ai mis dans l’armoire avant-hier, Madame, et je ne l’ai plus retrouvé.