Page:Ségur - Comédies et proverbes.djvu/155

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Jules, saluant.

Consommé comme le talent de Mlle Justine !

Justine.

Et corsé comme l’esprit de M. Jules. (Elle découpe.) Je coupe le chevreuil ! chacun deux tranches !

Antonin.

Et ce n’est pas trop ! Chevreuil exquis ! Une sauce qui en ferait manger jusqu’à demain !

Jules, offrant du vin.

Bordeaux ou volnay ?

Antonin.

Des deux, mon cher ; volnay d’abord, bordeaux ensuite. (Ils continuent à boire et à manger et ils ne s’aperçoivent pas que la porte s’est doucement entrouverte.)

Justine, riant.

Dis donc, Sidonie, si les maîtres nous surprenaient ! Vois-tu la figure qu’ils feraient !

Antonin.

Et que nous ferions aussi !

Jules.

Heureusement qu’ils ont leur Franconi ! Car ils ne pensent qu’à s’amuser, ces gens-là. C’est surprenant, en vérité ?

Sidonie.

Et à quoi voulez-vous qu’ils pensent ! Des gens sans cœur ! Des égoïstes ! Allez, ils méritent bien les tours que nous leur jouons.

Justine.

C’est qu’ils sont bêtes, il faut voir ! Ils ne se doutent de rien !

Sidonie.

Si vous aviez vu la figure que faisait Madame, quand