Scène V
Malheureux ! c’est ainsi que vous reconnaissez les bontés de ma femme et les miennes ! Payés largement, nourris abondamment, traités doucement, avec confiance et affection, vous pouviez et vous deviez vous attacher à la maison et désirer y passer votre vie ! Au lieu de la reconnaissance, nous trouvons de la haine et de la méchanceté. Vous allez être tous traités comme vous le méritez ; vous, Antonin, vous allez être démasqué près de votre maître ce soir même… Vous, Sidonie, et vous, Justine, je vous chasse immédiatement ; vous pouvez suivre votre ami Antonin.
On ne chasse pas ainsi les gens, monsieur ! Vous nous devez huit jours de gages, de nourriture et de logement ; nous ne partirons pas que vous ne nous ayez indemnisés des huit jours que vous nous devez.
Vous n’aurez pas un centime, et vous déguerpirez tout à l’heure, quand je vous en donnerai le signal.
C’est ce que nous allons voir. Antonin et Jules ne nous laisseront pas voler ainsi ; ils témoigneront en justice ; nous vous assignerons devant le juge de paix.