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Scène VI

M. et Mme Gaubert.


Madame Gaubert.

Je n’aurais jamais cru chose pareille, si je n’avais vu de mes yeux et entendu de mes oreilles. Cette Sidonie que j’aimais et à l’affection de laquelle je croyais si fermement ! Quel langage ! Quelle fausseté et quelle ingratitude ! Pauvres gens ! Quelle position ils perdent et quel avenir ils se sont fait.

M. Gaubert.

Ma chère amie, je reconnais aujourd’hui plus que jamais la vérité de ce que nous disait ce bon M. Guelfe, en nous donnant Hilaire. « Prenez des serviteurs chrétiens si vous désirez être bien servis ; l’amour de Dieu disposera le serviteur chrétien à aimer son maître ; la fidélité envers Dieu rendra le serviteur fidèle envers son maître. L’habitude du service de Dieu donnera au serviteur l’intelligence et la volonté du service de son maître. Et le courage de braver pour Dieu les moqueries et le blâme donnera au serviteur le courage de repousser les mauvais conseils et les tentations qui le détourneraient du service de son maître. »

Madame Gaubert.

Oui, il avait raison, et à l’avenir gardons-nous de prendre des domestiques sans foi et sans religion pratique. Mais comment allons-nous faire avec Hilaire seul pour nous servir ?