Page:Ségur - Comédies et proverbes.djvu/190

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Berthe.

Parce que Guillaume les a replacés après m’avoir fait passer derrière.

Clémence.

Ah ! Guillaume t’a aidée ?

Berthe.

Oui ; tu sais qu’il nous vient toujours en aide, ce bon vieux Guillaume.

Mathilde.

Mais comment as-tu fait pour t’échapper de dessous la table ?

Berthe.

À quatre pattes ; la porte était entrouverte ; je n’avais que deux pas à faire pour me trouver dehors.

Mathilde.

Et pourquoi y es-tu revenue ? car tu as parlé une seconde fois sous la table.

Berthe.

J’étais fatiguée et ennuyée de rester accroupie derrière mes géraniums. Je suis rentrée comme j’étais sortie, voulant vous prévenir de ne plus me chercher ; mais à peine avais-je passé le seuil de la porte, que j’ai entendu la voix de ma cousine d’Embrun ; je me suis vite blottie sous la table.

Mathilde.

Et comment as-tu osé parler au risque d’être prise ?

Berthe.

Parce que j’ai entendu la conversation de ma cousine avec Mlle Octavie, et que j’ai vu ma cousine faiblir dans son système de sévérité ; d’abord, parce qu’elle avait peur que je me fusse jetée à l’eau de désespoir (ce que je n’aurais jamais fait, comme tu