Page:Ségur - Comédies et proverbes.djvu/202

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mille francs, ce n’est pas ici que vous le retrouverez. Allons, mes enfants, mettons-nous tous en rang. (Elle les place sur une ligne.) Voilà ! Par ici, mon bon Guillaume ; au bout du rang. (Guillaume, qui s’est débarrassé du paquet en le jetant sous la table, se place près de Mlle Octavie. Chacun remarque son extrême pâleur.)

Mademoiselle Octavie.

Rassurez-vous, mon pauvre Guillaume, aucune de vos chères petites n’est coupable, je vous en réponds. (Mme d’Embrun fouille les enfants, retourne leurs poches, visite leurs vêtements, paraît désappointée, et n’ose pas faire de même à Mlle Octavie et à Guillaume, qu’elle regarde pourtant d’un air perçant et scrutateur.)

Mademoiselle Octavie, rit et retourne ses poches.

Tenez, madame, voyez vous-même ; Guillaume, faites-en autant, mon ami. (Guillaume ôte son habit, le donne à Mme d’Embrun, et dans son trouble se dispose à ôter son gilet.)

Mademoiselle Octavie, riant.

Assez, assez, mon bon Guillaume ; Mme d’Embrun doit voir que nous sommes tous innocents.

Madame d’Embrun.

Oui, je me plais à le reconnaître ; mais je vais poursuivre ma recherche et faire venir les femmes de chambre et les autres domestiques. Mille francs ! le quart de mon revenu ! (Elle sort.)