Page:Ségur - Comédies et proverbes.djvu/217

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Scène III


(Mme d’Embrun est debout au milieu du salon, demi-inclinée, les mains mains sur son estomac. Mme d’Atale et Mme d’Ulsac entrent entourées de leur enfants ; elles s’avancent précipitamment pour embrasser Mme d’Embrun, qui recule de côté en faisant des révérences et qui se range pour laisser passer ces dames.)

Madame d’Ulsac, surprise.

Comment ! ma cousine, vous ne voulez pas nous embrasser ?

Madame d’Embrun.

Permettez, madame et chère cousine, qu’avant d’embrasser la parente je salue la maîtresse de la maison.

Madame d’Ulsac.

De grâce, ne voyez en moi, chère cousine, qu’une amie bien reconnaissante des soins que vous avez bien voulu donner à mes nièces en mon absence.

Madame d’Embrun.

Je regrette, ma cousine, que ces soins n’aient pas été couronnés d’un plein succès.

Madame d’Ulsac.

Comment ! auriez-vous eu à vous plaindre de Berthe et d’Alice ? J’en serais bien étonnée, car elles sont bonnes et faciles à mener.

Madame d’Embrun.

Pardon, ma cousine, si je ne réponds pas de suite à votre question. Quand vous serez reposée, je vous demanderai une audience de quelques instants dans laquelle je vous exposerai mes craintes et mes espé-