Page:Ségur - Comédies et proverbes.djvu/222

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veut bien vous tendre. (Mme d’Embrun tend sa main ; Alice ne la voit pas et se tourne vers sa mère.)

Alice.

Vous voyez, maman, c’est toujours ainsi. Que voulez-vous que nous fassions ?

Madame d’Atale, l’embrassant.

Tu as obéi ; tu as demandé pardon, mon enfant, c’est bien. À présent, venez avec moi ; vous m’aiderez à déballer les petits présents que je vous ai rapportés. Au revoir, ma cousine. Sans adieu, ma bonne mademoiselle Octavie.


Scène V

Mme d’Embrun, Mlle Octavie.
Madame d’Embrun, indignée.

C’est déplorable ! C’est humiliant ! La mère a autant besoin d’être formée et réformée que les filles. Vous avez entendu qu’elle s’est retirée satisfaite des prétendues excuses que m’a adressées Alice.

Mademoiselle Octavie.

Je vous en prie, madame, veuillez excuser Mme d’Atale et faire la part des usages d’aujourd’hui. Les éducations ne sont plus aussi… aussi parfaite qu’autrefois.

Madame d’Embrun.

Voilà une bonne parole, mademoiselle, et dont je vous sais gré. Parfaites, c’est bien le mot. De mon temps, le respect était la première des sciences ! Car c’est une science, une vraie, grande et belle science !