Page:Ségur - Comédies et proverbes.djvu/23

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Léontine, sèchement.

Mais, Blanche, si tu n’avais pas laissé ton aiguille dans l’ouvrage, la pauvre petite ne se serait pas piquée.

Blanche.

C’est vrai, ma sœur, mais pourquoi touche-t-elle à notre ouvrage ?

Léontine.

Votre ouvrage est à elle puisque ce sont des vêtements pour sa poupée.

Laurence.

Ah bien ! si elle veut y toucher pendant que nous y travaillons, elle se piquera, voilà tout. Seulement elle ne doit pas crier et dire que c’est notre faute.

Léontine.

C’est aimable ce que tu dis ! Vous êtes toujours à taquiner cette pauvre petite ; et quand vous l’avez bien agacée et fait pleurer, vous dites qu’elle est méchante et insupportable.

Blanche.

Si tu la voyais dans ses moments de colère et de méchanceté, tu ne la trouverais pas si gentille et si à plaindre.

Léontine.

Je suis avec elle tout aussi bien que toi, et je vois que c’est toujours vous qui la taquinez. Au reste, pour expier cette dernière scène, vous allez de suite finir la robe que vous faisiez quand la pauvre Gizelle est entrée.

Gizelle.

Et puis je veux une capeline pour ma poupée.

Léontine.

Oui, mon ange. (À ses sœurs :) Vous ferez de plus une petite capeline en taffetas blanc.