Page:Ségur - Comédies et proverbes.djvu/261

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Désiré.

Pour cela non, monsieur le brigadier ; M. Valentin lui a donné.

Le brigadier.

Est-ce vrai, monsieur Valentin ?

Valentin.

La pure vérité, monsieur le brigadier.

Le brigadier, mécontent.

Monsieur Pupusse, vous nous avez fait faire fausse route.

M. Pupusse, très animé.

Fausse route ? Je dis, moi, que c’est à présent que vous faites fausse route ! Et je sais, puisqu’on me force à le dire, que Valentin est le bourreau Tristan l’Ermite, bourreau d’un roi. (Le brigadier, le curé, les gendarmes éclatent de rire, Valentin lui-même sourit.)

Le brigadier, riant.

Il fallait donc vous expliquer plus tôt, monsieur Pupusse. Si j’avais su que M. Valentin fût un bourreau, et, bien mieux, un bourreau de roi, je me serais bien donné de garde de l’approcher. Au revoir, monsieur Valentin ; bien pardon de la visite. (Le brigadier veut sortir, Mme Clopet entre tout effarée.)

Madame Clopet, essoufflée.

Monsieur le brigadier, je suis volée ! On m’a volée ! Il m’a volée.

Le brigadier.

Volée de quoi ? Qui vous a volée ? Qui soupçonnez-vous ?

Madame Clopet.

Volée de mon argent ! Volée de soixante-deux francs que j’avais en caisse ? C’est le coquin de mendiant de