Page:Ségur - Comédies et proverbes.djvu/276

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(Le médecin ôte son habit, tire son mouchoir et comprime fortement la plaie.)

Le médecin.

Vite, envoyez chercher du baume du Commandeur chez moi, et donnez-moi du linge ; j’ai ici ma boîte à instruments. (Le curé sort avec Désiré et revient bientôt apportant ce qu’a demandé le médecin. Aidé du curé, le médecin examine, sonde la blessure, rapproche les chairs, verse sur la plaie du baume du Commandeur mélangé d’eau, met une compresse mouillée du même mélange, la maintient fortement au moyen de deux serviettes et se relève.)

Le curé, avec anxiété.

Eh bien, docteur ?

Le médecin.

Eh bien, j’espère qu’il n’y a rien de grave ; le cœur n’est pas touché, le poumon non plus ; dans deux jours, je pense pouvoir vous dire qu’il est sauvé. (Le curé serre la main du docteur.)

Le curé.

Et le traitement ?

Le médecin.

Très facile. Ne toucher à rien ; tenir la compresse toujours mouillée avec le mélange de baume du Commandeur et moitié eau. Il faut le secouer le moins possible, le coucher et le réchauffer au moyen de briques chaudes aux pieds et aux jambes. De l’eau à boire s’il a soif. Je reviendrai ce soir et demain matin.

Le curé.

Envoyez-moi du monde, docteur, pour le transporter chez moi, au presbytère ; il y sera mieux soigné ; ici, le pauvre garçon est tout seul. (Le docteur sort.)