mi au lieu d’apprendre. Non ; ce livre est, dit-on, fort amusant ; papa a eu pitié de ma tristesse et me l’a donné pour me distraire.
Eh bien ?
Eh bien ! mes amis, je ne sais pas ce que je lis ; je ne comprends rien ; je vois toujours Gudule se noyant au fond de ce puits et j’entends sans cesse ce cri terrible : « Léonce ! au secours ! c’est pour toi que je meurs ! » (Il pleure.) Oh ! mes chers, mes bons amis ! quel terrible souvenir ! Voir ma sœur, cette bonne Gudule, périr pour avoir voulu me sauver ! Savoir que c’est par suite de mes mensonges qu’elle a couru ce danger ! Et puis cet excellent M. de Ramière qui a, lui aussi, manqué de mourir pour la retirer de ce puits !
Tu as raison, mais pense à la bonté de Dieu, qui t’a préservé du malheur que tu redoutais ! Gudule est sauvée !
Mais elle a été si malade ! Elle a tant souffert !
C’est vrai ! mais je te répète qu’elle est sauvée ; elle commence à se lever, à manger.
Elle est si pâle et si maigre !
Je le crois bien ! Deux saignées, quatre vésicatoires, trois semaines sans manger, sans quitter son lit ! Il y a de quoi devenir pâle comme un linge et maigre comme un squelette.