Page:Ségur - Comédies et proverbes.djvu/359

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Léonce.

Et c’est précisément ce qui augmente mon chagrin, mes remords, d’avoir été cause de tout ce qu’elle a souffert.

Achille.

Écoute, Léonce. Ce qui est fait, est fait ; tu ne peux pas l’empêcher. Tu aurais beau pleurer, gémir, crier, tu ne pourrais pas refaire le passé ; tu t’en es repenti, tu as pleuré, tu as souffert et tu es pardonné ! Personne n’y pense plus ; Gudule ne t’en aime pas moins, tu en aimes Gudule davantage ; tu parais être corrigé de tes mensonges gros comme des maisons ; ainsi tout est pour le mieux. Pense à l’avenir et oublie le passé !

Léonce.

Je tâcherai, mais je crains de ne pas pouvoir ; tout me le rappelle.

Achille.

Voyons, Léonce ! courage ! Ne te laisse pas aller ! Nous allons savoir des nouvelles de Gudule, et nous revenons tout de suite. (Ils sortent.)


Scène III

Léonce, seul.


Léonce.

Achille a un peu raison. Je vais tâcher de me distraire. Voyons encore ce beau jeu d’échecs en ivoire sculpté et le bel encrier en bronze que papa veut donner à Gertrude et à Francine. (Il ouvre un meuble, en retire la boîte d’échecs et l’écritoire en bronze.)