Page:Ségur - Comédies et proverbes.djvu/370

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voir en détail, et vous avez répandu dans la cassette l’encre de l’encrier.

Gertrude, sanglotant.

Papa… je… vous… assure…

M. de Ramière.

… que vous ne l’avez pas fait exprès ? Je le sais ; il ne manquerait plus que cela ! de la méchanceté, pour compléter votre mauvaise action. Je suis fort mécontent, et je prie M. de Pontisse de vous retirer les cadeaux qu’il voudrait vous faire.

Francine, sanglotant.

Papa… ce n’est… pas… Gertrude… c’est…

M. de Ramière.

C’est toi ? c’est-à-dire c’est vous deux ? Tu fais bien de disculper ta sœur ; mais vous n’en êtes pas moins deux petites sottes, curieuses, indiscrètes et maladroites.

M. de Pontisse.

Ne soyez pas si sévère avec ces pauvres enfants, mon cher ami ; un petit mouvement de curiosité et une légère maladresse ne sont pas des fautes irréparables, Dieu merci, et la preuve, c’est que d’ici à demain tout sera réparé.

M. de Ramière.

Non, mon cher, je vous prie instamment de ne rien réparer et de retirer vos présents ; elles méritent d’être punies, et elles le seront. (Gertrude et Francine pleurent amèrement ; Mme de Ramière est agitée ; elle parle bas à son mari, qui a l’air impatienté.)