Page:Ségur - Comédies et proverbes.djvu/38

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Gizelle, pleurant.

Je ne veux pas que le bon Dieu me punisse.

Pascal.

Ah ! mademoiselle, il faut pourtant bien que vous preniez sa punition. Il n’y a pas à dire. Ce que le bon Dieu veut, vous ne pouvez pas l’empêcher : il faut que ça arrive.

Gizelle.

Pourquoi ça ? Je ne veux pas, moi !

Pascal.

Que vous le vouliez ou non, ça ne fait rien à la chose, mademoiselle ; le bon Dieu ne vous demandera pas la permission, allez.

Gizelle.

Ça me fait mal, ça me fait mal.

Pascal.

Oh que non ! vous ne souffrez pas beaucoup. Une piqûre d’aiguille, ce n’est rien du tout ! J’en ai eu bien d’autres, moi, quand j’étais à l’armée.

Gizelle.

Qu’est-ce que vous avez eu ?

Pascal.

J’ai eu un coup de sabre qui m’a coupé le front et la joue.

Gizelle.

Ce n’est pas vrai ! Vous avez votre front et votre joue.

Pascal.

Parce qu’il y a des os que le sabre n’a pu couper.

Gizelle.

Ça m’est bien égal, vos os ! J’ai bien plus mal que vous.