Page:Ségur - Comédies et proverbes.djvu/94

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Sidonie.

Bon ! Encore peur ! Toujours peur ! Quoi que tu fasses, tu as peur de quelqu’un ou de quelque chose !

Hilaire.

C’est que, mam’selle, ce que je voulais dire n’est pas agréable pour vous.

Sidonie.

Pour moi ? Ah ! ah ! ah ! Soyez tranquille, monsieur Hilaire, ce que vous avez à dire ne pourra certainement pas me fâcher. Parle, mon garçon, parle sans crainte.

Hilaire.

Eh bien ! mam’selle, c’est que, voyez-vous, si je n’ai pas fini mon ouvrage, ce n’est pas moi qui en suis fautif, c’est bien vous.

Sidonie.

Moi ? en voilà une bonne ! Explique-moi donc cela ; je serais bien aise de pouvoir comprendre la bêtise que tu viens de dire.

Hilaire.

Ce n’est pas une bêtise, mam’selle, c’est bien une vérité. Madame vous a dit de nettoyer et ranger toute sa belle porcelaine, et que je vous aiderais. Vous n’y avez seulement pas touché ; c’est moi qui ai tout fait. Alors…

Sidonie.

Alors, pour lors, dès lors, tu es un sot et un nigaud. Il fallait faire comme moi : laisser tout cela sans y toucher, épousseter un peu, pour lui donner l’air d’avoir été nettoyé, et l’ouvrage serait fini pour toi comme il l’est pour moi.

Hilaire.

Comment, mam’selle ! Et les ordres de Madame, donc !