Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/201

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Félicie.

Est-ce que tu vas y aller aussi, Gertrude ?

Gertrude.

Certainement, je les aiderai. Je me charge de bêcher.

Félicie.

Mais c’est dégoûtant ; il faut faire faire cet ouvrage par le jardinier.

Anne.

Ce sera bien plus amusant de le faire nous-mêmes.

Laurent.

Et puis, il faut laisser déjeuner le pauvre jardinier.

Félicie.

Il pourrait bien déjeuner plus tard ; il ne mourra pas pour attendre une heure.

Gertrude.

Mais pourquoi faire attendre ce pauvre homme, puisque nous pouvons bêcher nous-mêmes. Viens, ma bonne Félicie, donne-moi le bon exemple. (Tout bas.) J’ai besoin que tu m’encourages, car je trouve comme toi que ces vers sont un peu dégoûtants à ramasser. (Haut.) Allons, c’est Félicie qui est notre chef ; elle nous mène, obéissons-lui. »

Félicie hésita un instant ; cédant au sourire encourageant de Gertrude, elle se mit pourtant à la tête de la bande, qui partit en courant, devançant son chef.

Gertrude.

Merci, Félicie ; je fais comme toi, je me dévoue. »