Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/210

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que je n’ai pas le même caractère que Félicie…

Le général, vivement.

Oh ! pour cela, non !… Mais aurais-tu pardonné et oublié ? c’est-à-dire bien pardonné ? du fond du cœur ?

Gertrude, rougissant.

Mon oncle… je ne peux jamais garder rancune à personne… surtout si je vois qu’on regrette le mal qu’on a fait. Oh ! alors, non seulement je me sens obligée de pardonner, mais je me sens attirée d’affection vers mon ennemi, et je l’aime comme un ami. »

Son oncle la saisit dans ses bras et l’embrassa à plusieurs reprises en disant :

« Cœur admirable ! Admirable nature ! Hélène avait bien raison. »

Gertrude ne demanda plus en quoi sa tante avait raison ; elle devinait et rougissait, ne croyant pas mériter ces éloges.