Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/245

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bonne. C’est que je suis d’une colère contre cette petite sotte ! Elle nous empêche de nous attacher à tout jamais ce brave Diloy, de lui témoigner notre reconnaissance, de faire son bonheur ! Ce pauvre garçon ! va-t-il être désappointé, lui aussi !

Madame d’Orvillet.

Cher Albert, ne te décourage pas trop, peut-être que Gertrude fera changer d’idée à Félicie ; elles vont en parler, c’est bien sûr ; Gertrude a déjà quelque influence sur ma pauvre fille : espérons encore.

Le général.

Je ne demande qu’à espérer, ma bonne amie. Mais, comme je n’espère guère, voyons un peu, en attendant, ce que nous pourrions faire pour Diloy. »

Le frère et la sœur continuèrent à causer, mais plus tranquillement ; ils firent plusieurs projets, mais aucun ne remplissait leur but comme celui qu’avait rejeté Félicie.

À chaque projet manqué, le général reprenait sa colère, que Mme d’Orvillet parvenait toujours à dissiper.

Un petit coup fut légèrement frappé à la porte.

« Entrez ! » dit le général d’une voix terrible, car il était dans un mauvais moment.

« C’est toi, mon enfant, dit-il d’une voix radoucie en voyant apparaître la bonne et douce figure de Gertrude. Entre, entre, entre, n’aie pas peur.

Gertrude.

Je venais vous donner une bonne nouvelle, mon