Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/26

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Félicie entra et dit avec humeur :

« Est-ce que ma bonne refuse de me mener chez les Germain ? Elle trouve peut-être que ce n’est pas dans son service, comme elle me disait tout à l’heure.

— Félicie ! répondit la maman avec sévérité, pas d’impertinence. Je veux que tu sois polie avec ta bonne, qui est chez moi depuis ta naissance et qui vous a tous élevés. Tu dois la respecter, et je veux que tu lui obéisses comme à moi.

La bonne.

Mademoiselle Félicie, il entre dans mon service d’obéir à votre maman et de lui être agréable. Je suis prête à vous accompagner. »

La bonne et Félicie sortirent et se mirent en route pour rejoindre Laurent et Anne. Félicie ne parlait pas, la bonne non plus ; Félicie s’ennuyait et ne savait comment faire pour rendre à sa bonne sa gaieté accoutumée ; elles arrivèrent donc silencieusement dans le petit pré qui précédait la maison des Germain ; Félicie put entendre les cris de joie que poussaient les enfants ; elle courut à la barrière qui séparait le jardin d’avec la prairie, et vit le petit Germain et son père grimpés dans un cerisier ; Laurent et Anne ramassaient les cerises qui tombaient comme grêle autour d’eux. La mère Germain les aidait de son mieux.

« Nous arrivons pour vous aider ! cria la bonne en ouvrant la barrière.

— Ma bonne ! ma bonne ! s’écrièrent à leur tour les enfants, en courant au-devant d’elle. Viens