Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/34

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Germain.

Pour ça, oui, et de grand cœur, mon bon petit monsieur Laurent.

Félicie.

Tout cela sera trop long ; il faut nous en aller tout de suite.

Laurent.

Va-t’en seule si tu veux, nous restons avec ma bonne.

Félicie.

Je veux que ma bonne vienne avec moi.

Laurent.

Non, elle ne s’en ira pas ; elle n’est pas obligée de t’obéir… Anne, aide-moi à retenir ma bonne. »

Laurent se cramponna à la robe de sa bonne ; Anne fit de même de l’autre côté. La bonne se mit à rire et les embrassa en disant :

« Vous n’avez pas besoin de me retenir de force, mes enfants, je n’ai pas envie de m’en aller. Vous avez encore un bon quart d’heure à rester ici. Félicie nous attendra.

Félicie.

Je n’attendrai pas et je m’en irai seule.

La bonne.

Et votre maman vous grondera ; sans compter que vous pouvez faire quelque mauvaise rencontre en chemin.

Félicie.

Ça m’est bien égal ; je ne crains personne.

La bonne.

Mais, tout de même, vous nous attendrez ; je