Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/343

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messe, et à faire avec Gertrude des lectures pieuses. Peu de temps après cette première communion, Mme de Soubise et Mme de Saintluc parlèrent de départ, mais le général leur demanda si instamment de prolonger d’un mois leur séjour, qu’elles y consentirent.

« Je désire, vivement, dit-il, vous recevoir chez moi avant votre départ.

— Comment, chez toi ! lui répondit sa sœur Amélie. Tu n’as de chez toi qu’en Afrique ?

Le général.

C’est ce que nous verrons avant quinze jours, répondit le général en souriant.

— Que veut-il dire ? demanda Mme de Soubise à Mme d’Orvillet quand elles furent seules.

Madame d’Orvillet.

Je crois que je devine. Les Castelsot ont quitté le pays ; leur aventure s’était répandue ; on les montrait au doigt et on ne les appelait plus que M. et Mme Futé. Leur propriété est en vente ; je crois qu’Albert va l’acheter.

Madame de Soubise.

Et que fera-t-il donc tout seul dans ce grand château ?

Madame d’Orvillet, souriant.

Il compte bien ne pas y être seul. Je crois encore qu’il pourrait bien se marier.

Madame de Soubise.

Se marier ! Avec qui donc ? Je ne vois personne à marier dans le voisinage, que cette sotte et riche veuve, Mme Chipe de Vieux.