Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/354

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chez sa sœur, le général alla chez sa nièce, qu’il trouva peignant une vue de Valjoli.

Le général.

Gertrude, ma fille, veux-tu te marier ?

— Cela dépend du mari que vous m’aurez choisi, mon oncle, répondit Gertrude en rougissant.

Le général.

Oh ! quant à cela, c’est un mari de premier choix : tout ce qu’il faut pour te rendre heureuse. Bon chrétien, bon fils, garçon sage et rangé, joli garçon, de l’esprit, de l’instruction, des goûts tranquilles ; il t’aime comme un fou. En veux-tu ?

Gertrude.

D’après le portrait que vous en faites, mon oncle, ma réponse est facile à deviner, si toutefois maman veut bien y consentir.

Le général.

C’est fait ; elle a dit oui.

Gertrude.

Alors je dis comme elle, mon oncle.

Le général.

Et tu ne demandes seulement pas son nom ?

Gertrude

En faisant son éloge, vous l’avez nommé, mon oncle.

Le général.

Bravo ! voilà qui est bien répondu. Ne bouge pas d’ici. Je reviens dans deux minutes. »

Le général sortit précipitamment. Il ne tarda pas à rentrer, suivi du jeune duc.