Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/46

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« C’est ça ; j’ai une faim et une soif terribles ; nous goûterons au château ; les goûters sont si bons là-bas, bien meilleurs que chez nous. »

Mme de Castelsot, flattée de l’éloge et de la comparaison, insista auprès de Mme d’Orvillet, qui fut obligée d’accepter.

Aussitôt après l’arrivée, on servit aux enfants un goûter magnifique ; les parents restèrent assis devant le château. Après quelques instants de conversation, ils virent un homme qui s’approchait avec embarras, tenant son chapeau à la main. Il salua.

« Pardon, excuse, messieurs, mesdames.

Le baron.

Que voulez-vous, mon cher ?

L’homme.

Je viens faire des excuses à monsieur le baron pour… pour… l’inconvenance dont je me suis rendu coupable l’autre jour.

Le baron.

Comment ? Quelle inconvenance, mon cher ? Je ne vous ai jamais vu.

L’homme.

Ça, c’est la vérité, monsieur le baron ; mais tout de même je vous ai gravement offensé ; c’est que, voyez-vous, monsieur le baron, je n’avais pas tout à fait ma tête ; j’avais bu un coup de fil en quatre, et…, et… je ne savais trop ce que je faisais quand j’ai corrigé votre petite demoiselle.