Mais non ; l’ours. Et le bonhomme avait du sang plein les jambes ; et je n’ai plus de mouchoir ; j’en voudrais un pour me moucher, parce que j’ai pleuré. Et Anne aussi, et maman aussi.
Tout le monde a donc pleuré ? Je ne comprends pas un mot de votre histoire. Vous avez rêvé tout cela, mes enfants.
Je te dis que non ; tu ris parce qu’un méchant ours a voulu nous manger ? C’est très vilain à toi.
Mon pauvre petit, si un ours avait voulu vous manger, j’en serais très effrayée ; mais il n’y a pas d’ours dans ce pays-ci.
Demande à maman : tu verras que c’est vrai. Donne-moi un mouchoir, mon nez coule.
Et moi aussi, mon nez coule. »
La bonne leur donna à chacun un mouchoir ; elle ne riait plus ; elle commençait à comprendre qu’ils avaient couru un danger quelconque ; elle pensa que les enfants avaient pris un gros chien pour un ours, et continua à les interroger.
Voyons, mon petit Laurent, dis-moi d’abord où était cet ours.