Page:Ségur - François le bossu.djvu/166

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s’aperçut de l’absence de Maurice et d’Adolphe ; à neuf heures, M. de Nancé parla de départ.

« Mais il n’est pas tard, dit Mme des Ormes.

m. de nancé.

Il est neuf heures, Madame, et, pour nos enfants, je crois qu’il est temps de terminer cette agréable soirée.

madame des ormes.

C’est ennuyeux, les enfants ! Ils gâtent tout ! Ils empêchent tout ! Ne trouvez-vous pas ?

m. de nancé.

Je trouve, Madame, qu’ils rendent la vie douce, bonne, intéressante, heureuse enfin ; et, s’ils empêchent de goûter quelques plaisirs frivoles, ils donnent le bonheur. Le plaisir passe, le bonheur reste.

madame des ormes.

C’est égal, on est bien plus à l’aise pour s’amuser sans enfants. »

Le jour baissait, et M. de Guibert avait fait allumer les lanternes du bateau, qui faisaient un effet charmant ; elles étaient en verres de différentes couleurs, et formaient lustres aux deux bouts du bateau. Toute la société du château se rembarqua et on s’éloigna. M. et Mme de Sibran s’aperçurent enfin que Maurice et Adolphe ne les avaient pas accompagnés, ce qu’Hélène expliqua par le malaise qu’ils éprouvaient pour avoir trop mangé. On était arrivé, au quart du trajet, à un tournant d’où l’on découvrait le château, et on vit avec surprise des jets de flammes qui éclairaient