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Page:Ségur - François le bossu.djvu/217

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au reste ; la voici qui vient au-devant de nous. »

Effectivement, Mme des Ormes, ne pouvant attendre patiemment l’arrivée de M. de Nancé, accourait comme une jeune personne de quinze ans, cueillant une fleur, poursuivant un papillon, gambadant et pirouettant.

madame des ormes.

Venez vite, Monsieur de Nancé, que je vous dise une bonne nouvelle. M. des Ormes vient d’acheter un hôtel à Paris ; superbe hôtel ! Je donnerai des bals, des concerts… Non, pas de concerts ; je n’aime pas la musique. Des tableaux vivants ; c’est charmant. Vous figurerez dans mes tableaux vivants ; vous ferez le roi Assuérus, et moi la reine Esther, et mon mari l’oncle Mardochée ; ah, ah, ah ! mon mari en Mardochée avec une grande barbe blanche ! N’est-ce pas que ce sera amusant ?

— Très amusant, Madame, répondit gravement M. de Nancé ; mais ce n’est pas pour cela que vous m’avez fait venir avec les enfants ?

madame des ormes.

Si fait, si fait ; c’est pour vous proposer de venir demeurer avec nous dans mon hôtel ; vous prendrez le rez-de-chaussée, que je vous louerai dix mille francs, mais à la condition que, les jours de réception, on soupera dans votre appartement.

m. de nancé.

C’est impossible, Madame. D’abord je ne joue pas la comédie ; ensuite je passe mes hivers à la campagne avec mon fils.