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Page:Ségur - François le bossu.djvu/281

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christine, effrayée.

Quelle chambre ? Pourquoi une chambre ?

m. de nancé.

Mais pour demeurer chez Mme de Sibran pendant huit jours, jusqu’à son départ, comme tu le désires.

christine.

Moi, demeurer là-bas ? Moi, vous quitter ? aller chez ce Maurice que je ne peux pas souffrir ? Oh ! mon père ! vous ne m’aimez donc pas, puisque vous me renvoyez avec tant de facilité ! Vous ne croyez pas à ma tendresse, puisque vous me supposez le désir, la possibilité de vouloir vous quitter ! François, tu avais deviné, toi ; tu m’aimes ! »

Christine, désespérée et tout en larmes, se jeta au cou de François, qui regardait son père avec tristesse.

m. de nancé, la saisissant dans ses bras et l’embrassant.

« Christine ! ma fille ! mon enfant ! Ne pleure pas ! Ne t’afflige pas ! C’est une plaisanterie ; je devinais très bien que tu me demandais de faire venir Maurice ici avec nous. Tu ne m’as pas laissé achever, et j’ai profité de l’occasion pour te guérir de ta précipitation à vouloir comprendre les pensées inachevées. Je suis désolé, chère enfant, du chagrin que tu témoignes ! Et crois bien que je ne t’aurais jamais permis l’inconvenance que je te proposais en plaisantant ; et que je tiens trop à toi, que je t’aime trop, pour me séparer de toi volontairement. »