le cas où ses parents arriveraient trop tard, de leur faire ses tendres adieux et de leur exprimer ses vifs regrets de n’avoir pu les embrasser avant de mourir.
« Dites-leur aussi que j’ai été bien heureux chez vous, que je les bénis et les remercie de m’avoir permis de venir mourir près de vous. Dites-leur qu’ils aiment François et Christine pour l’amour de moi. Dites-leur que je meurs en les aimant, en les bénissant ; que je meurs sans regrets et en bon chrétien. Adieu,… adieu… à maman… »
Il baisa le crucifix qu’il tenait sur sa poitrine, et il ne dit plus rien. Ses yeux se fermèrent, sa respiration se ralentit, et il rendit son âme à Dieu avec le sourire du chrétien mourant.
M. de Nancé avait fait éloigner ses enfants avec Isabelle, pour éviter l’impression de ces derniers moments ; lui-même ferma les yeux du pauvre Maurice, et resta près de lui à prier pour le repos de son âme.
Le lendemain, de grand matin, M. et Mme de Sibran, inquiets et tremblants, entraient précipitamment chez M. de Nancé. Il leur apprit avec tous les ménagements possibles la triste et douce fin de leur fils. Le désespoir des parents fut effrayant. Ils se reprochaient de n’avoir pas deviné le danger, de l’avoir abandonné le dernier mois de son existence, de l’avoir laissé mourir dans une famille étrangère.
Ils demandèrent à voir le corps inanimé de leur fils, et là, à genoux près de ce lit de mort, ils de-