Page:Ségur - François le bossu.djvu/49

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« Vous avez quelque chose qui vous gêne, Mademoiselle Christine ? demanda le cocher.

christine.

Non, au contraire ; je suis si contente que nous soyons partis ! J’avais si peur de rester à la maison !

le cocher.

Pauvre petite Mam’selle ! Votre bonne vous rend la vie dure tout de même.

christine.

Oh ! taisez-vous, je vous en prie, bon Daniel ; si ma bonne le savait !

le cocher.

C’est vrai tout de même ! Pauvre petite ! vous n’en seriez pas plus heureuse.

christine.

Mais je vais voir Gabrielle, qui est si bonne pour moi ! et le petit François, qui est si bon ! et mon cousin Bernard, que j’aime tant ! Je suis heureuse, très heureuse, je vous assure !

— Aujourd’hui, dit Daniel en lui-même ; mais demain ce sera autre chose. »

Christine ne parla plus, elle songea avec bonheur à la bonne journée qu’elle allait passer ; la route n’était pas longue, on ne tarda pas à arriver, car il n’y avait que trois kilomètres du château des Ormes à celui de M. et Mme de Cémiane. Gabrielle et Bernard se précipitèrent à la rencontre de leur cousine, que M. des Ormes avait fait descendre de dessus le siège.

« Viens vite, lui dit Gabrielle, j’ai habillé une