puisque vous êtes si savants, que son esprit est aussi célèbre que sa bosse ; et, sous ce rapport, je vous remercie de la comparaison, très flatteuse pour moi. »
Tout le monde se mit à rire ; Maurice et son frère rougirent, parurent vexés et voulurent parler, mais Christine s’écria :
« Bravo, François ! C’est bien fait ! Ils ont voulu te faire une méchanceté, et ce sont eux qui sont rouges et embarrassés.
Moi ! rouge, embarrassé ? Est-ce qu’un jeune homme comme moi (il avait douze ans) se laisse intimider par un pauvre petit de cinq à six ans tout au plus ?
Vraiment ! Vous lui donnez cinq à six ans ? Vous devez le trouver bien avancé pour son âge ? il a mieux répondu que vous, et il connaît Ésope mieux que vous.
— Les enfants très jeunes ont quelquefois des idées au-dessus de leur âge, dit Maurice très piqué.
C’est vrai ! De même que les jeunes gens ont quelquefois des paroles au-dessous de leur âge. Mais je vous préviens que François a douze ans, et qu’il est très avancé pour son âge.
M. François a douze ans ! Je ne l’aurais jamais cru. Moi aussi, j’ai douze ans.