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DE L'ÉGYPTE

suivre avec exactitude les progrès. L'explication des hiéroglyphes pourrait seule nous faire retrouver les noms des fondateurs de cette école politique, sage et religieuse, si renommée parmi les anciens, que les plus grands hommes de la Grèce, Homère, Solon, Lycurgue, Pythagore et Platon allèrent exprès en Égypte pour y puiser les lumières qu'ils répandirent ensuite dans leur patrie. Moïse même est loué dans l'Écriture pour s'être instruit dans toute la sagesse des Égyptiens. Ces considérations nous portent à faire précéder le récit des événemens par le tableau général des lois et des coutumes de l'Égypte.

Forme du gouvernement égyptien. La forme du gouvernement égyptien était monarchique ; mais l'autorité du roi, l'oie d'être absolue, se trouvait limitée par une aristocratie d'autant plus puissante qu'elle semblait tirer ses droits du ciel ; et le corps des prêtres était à la fois le dépositaire des lois et des sciences, l'interprète des dieux, le surveillant et le juge des monarques.

Vie des rois. La vie publique et privée des rois était entourée de gênes dont ils ne pouvaient s'affranchir, et de règles qu'on ne leur permettait pas d'enfreindre. Pour les préserver de toute pensée basse et servile, on éloignait d'eux tout esclave ; et pour ne point compromettre les intérêts de la patrie, on leur défendait d'admettre aucun étranger à leur service. Dans la crainte des vices et des désordres qui suivent l'intempérance, on avait réglé soigneusement la nourriture et la boisson des rois ; l'ordre de leurs occupations et l'emploi de