Page:Ségur - Histoire universelle ancienne et moderne, Lacrosse, tome 5.djvu/4

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tout sur sa route, menaçait de franchir les Alpes, Déjà quatre-vingt mille Romains ou alliés avaient péri dans plusieurs combats, où la féroce valeur de ces sauvages guerriers s’était vue victorieuse de la tactique romaine.

Avant d’entrer en Italie, ils traversèrent l'Aquitaine, passèrent les Pyrénées et ravagèrent l’Espagne, Marius, au lieu de les attaquer dans cette contrée, voulut les attendre à leur retour dans les Gaules, croyant sans doute qu’après de si longues marches, et chargés de butin, ils seraient moins difficiles à vaincre.

Pour se préparer à cette lutte dangereuse, suivant l’exemple des Scipion et de Paul-Émile, il rétablit la discipline dans l’armée, exerça les légions sans relâche ; et, afin de les arracher à l'oisiveté qui amollit l’ame comme le corps, en attendant les combats, il les fit travailler à réparer des routes et à construire des ponts.

[Construction du canal la Fosse Mariane.] Les bouches du Rhône étaient alors encombrées de vase et de sables ; il détourna le cours de ce fleuve, en creusant un canal qu’on appela la "Fosse Mariane".

[Retour des Cimbres dans les Gaules. Victoires de Marius sur les Cimbres, les Ambrons et les Teutons] Les Cimbres reparurent bientôt dans la Gaule. Les Toulousains se joignirent à eux. Marius leur livra bataille et les défit. Dans cette action, Sylla, son lieutenant, se distingua par sa vaillance, et fit prisonnier Copilus, roi des Toulousains.

Après cette victoire, le consul, espérant affaiblir les Cimbres en les fatiguant par des manœuvres, avait résolu de traîner la guerre en longueur ; mais l’armée des barbares se sépara en trois différens