Les Romains nommèrent Marius consul pour la cinquième fois, et il se hâta de joindre ses légions à celles de Catulus. Les Cimbres, s’avançant toujours, lui envoyèrent des ambassadeurs qui lui demandèrent de leur céder en Italie des terres pour eux et pour leurs frères. « De quels frères parlez vous ? » dit Marius. — « Des Teutons, » répondirent-ils. — « Ne vous occupez plus d’eux, reprit le consul ; s’ils avaient besoin de terre, nous leur en avons donné qu’ils garderont toujours »
Les Cimbres, ne comprenant pas ce qu’il voulait dire, le menacèrent de leur vengeance et de celle des Teutons, quand ils seraient arrivés. « Ils le sont, dit Marius, et je vais vous mettre à portée de les saluer. » Alors il fit conduire devant eux les rois teutons enchaînés. Les barbares furieux le défièrent au combat, et lui demandèrent de fixer un jour pour livrer bataille : il le leur accorda.
Au jour fixé les deux armées sortirent de leur camp. Marius donna le commandement du centre à Catulus, et plaça ses propres légions aux ailes. Il voulait attaquer lui-même l’ennemi en flanc, et espérait se donner ainsi tout l’honneur de la victoire ; mais le sort faillit l’empêcher d’y prendre part ; car un vent furieux ayant élevé des tourbillons de poussière qui obscurcirent l'air, Marius s’égara dans sa marché, s’éloigna, sans s’en apercevoir, de l’ennemi qu'il voulait attaquer, et ne put revenir que fort tard aux lieux où l’on combattait.
Le courage des barbares lutta long-temps contre