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Page:Ségur - Jean qui grogne et Jean qui rit.djvu/109

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dant qu’elle faisait entrer Kersac, et qu’elle cherchait un escabeau pour le faire asseoir.

Hélène.

Excusez, monsieur, si je vous reçois si mal ; je n’ai pas mieux que ce méchant escabeau à vous offrir.

Kersac.

J’y suis très bien, ma bonne dame ; j’ai quitté Jean et Jeannot hier matin à Malansac, à quinze lieues d’ici ; ils allaient à merveille.

— Quinze lieues ! s’écria Hélène. Comment ont-ils pu faire tant de chemin dans leur journée ? J’ai vu hier un monsieur qui les a quittés à Auray à dix heures du matin.

Kersac.

Je les ai un peu aidés, pour dire vrai. J’ai une ferme près de Sainte-Anne ; j’allais à Vannes, je les ai fait monter dans ma carriole. De Vannes j’allais à Malansac ; cela les a encore avancés de six lieues. Nous y avons couché ; je les ai embarqués en chemin de fer ; ils sont arrivés ce matin vers quatre heures à Paris.

Hélène.

Déjà ! Arrivés à Paris ! Comment c’est-il possible ?

Kersac.

Je vais vous expliquer cela, ma bonne dame Hélène.

« Ils sont avec Simon à l’heure qu’il est. »

Kersac lui raconta tout ce qui s’était passé entre lui, Jean et Jeannot, sans rien omettre, rien oublier. Hélène écoutait avec avidité et attendrissement le