Page:Ségur - Jean qui grogne et Jean qui rit.djvu/117

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faires, et calcula dans sa tête le gain de sa journée ; il était considérable.

Et Jean et Jeannot ? où étaient-ils ? que faisaient-ils ? Ils étaient arrivés vers quatre heures du matin à Paris, reposés et enchantés. Descendus de wagon, ils ne savaient où aller ; il faisait encore nuit. Le chef de train, qui était bon homme, les retrouva dans la salle des bagages, où ils avaient suivi les voyageurs, et leur demanda où ils allaient.

Jean.

Chez mon frère Simon, monsieur ; mais il est trop matin ; et puis, il ne nous attend que dans un mois ; et puis, nous ne savons pas le chemin.

Le chef de train.

Savez-vous où il demeure ?

Jean.

Oui, monsieur : rue Saint-Honoré, no 263.

Le chef de train.

Eh bien, restez ici jusqu’à cinq heures, et vous irez alors chez Simon. Mais, comme vous ne trouveriez jamais votre chemin tout seuls, voici trois francs que m’a donnés M. Kersac pour vous nourrir en route ; vous ne les avez pas dépensés, puisque vous avez vécu de vos provisions et bu de l’eau ; vous prendrez sur ces trois francs un franc cinquante centimes pour payer le fiacre dans lequel je vous ferai monter… À présent, j’ai affaire, je vous quitte ; attendez-moi là. »

Jean et Jeannot s’assirent sur une banquette ; Jean s’amusait beaucoup à regarder les allants et