renvoyé d’un coup de pied, avec du pain sec pour souper.
Ah ! ah ! ah ! la bonne farce ! Et sait-on qui était ce faux Anglais ?
Non, monsieur ; personne ne le connaît.
Bon ! il faudra tâcher de le retrouver, pourtant.
Il vaut mieux le laisser tranquille, monsieur. Il n’a fait de mal à personne ; il s’est un peu amusé, mais il n’y avait pas de quoi se fâcher.
Tu n’en veux donc pas à ce farceur ?
Oh ! pour ça non, monsieur !
Allons, tu es un bon garçon ; tu comprends la plaisanterie. Pas comme Jeannot, qui rage pour un rien. »
Peu de jours après, M. Abel se dirigea encore vers l’épicier de Jeannot ; il n’avait pas la même apparence que les jours précédents ; sur sa redingote il avait une blouse à ceinture, autour du visage un mouchoir à carreaux, sur la tête une casquette d’ouvrier et son chapeau à la main. Il tenait une grande marmite. Il s’arrêta devant l’épicier, entra et demanda, avec l’accent auvergnat : « Du raichiné, ch’il vous plaît ?