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Page:Ségur - Jean qui grogne et Jean qui rit.djvu/158

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M. Abel.

Oui, Simon, mon ami Caïn ; cela te paraît drôle que Caïn soit ami d’Abel ? C’est pourtant vrai. Je ne vais pas dans le monde sans lui. C’est un grand musicien ; nous faisons de la musique ensemble.

Simon.

Bien, monsieur, je donnerai réponse à monsieur demain ; elle est facile à deviner. C’est un grand honneur que nous fait monsieur. »

M. Abel, très content de l’invitation promise, questionna beaucoup Jean sur la soirée projetée, le monde qui y serait, etc.

Le lendemain, Simon annonça à M. Abel que M. et Mme Pontois se trouvaient fort honorés d’avoir M. Abel et son ami M. Caïn, et que, s’il voulait mettre le comble à ses bontés, ce serait de leur chanter quelque chose.

« Nous verrons, nous verrons, répondit M. Abel d’un air assez indifférent. Peut-être, si je suis en voix. »

Simon fut aussi enchanté que Jean de cette demi-promesse, qu’il communiqua dès le soir même à M. et à Mme Pontois.

La soirée devait avoir lieu le surlendemain dimanche. À huit heures, l’appartement de l’entresol était éclairé, illuminé a giorno ; il se composait d’une petite entrée, d’une salle ou salon avec deux fenêtres donnant sur la rue de Rivoli, et d’une chambre à coucher où étaient les rafraîchissements ; deux lampes Carcel éclairaient le côté de la cheminée ; quatre bougies illuminaient le côté opposé ;