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Page:Ségur - Jean qui grogne et Jean qui rit.djvu/186

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m’amuse, avec des méchants maîtres comme les miens ?

Jean.

Méchants ! Qu’est-ce que tu dis donc ? Simon m’a dit qu’ils étaient bons et qu’ils traitaient très doucement leurs garçons.

Jeannot.

Les autres, c’est possible ; mais pas moi, toujours !

Jean.

Jeannot, Jeannot, prends garde d’être ingrat !

Jeannot.

Tiens ! Jean, tu m’ennuies avec tes sermons ; c’est pour ça que je ne vais plus vous voir, Simon et toi… Envoie ou apporte-moi les habits que tu m’as promis, et ne me fais pas de morale. Aussi bien, je suis mal ici, je crois bien que je n’y resterai pas.

Jean.

Où veux-tu aller ? que veux-tu faire ? Jeannot, je t’en prie, ne fais rien de grave sans consulter Simon ; il est si bon, si sage !

Jeannot.

Envoie-moi tes habits ; je ne te demande pas autre chose. »

Jean soupira et s’en alla lentement en répétant :

« Pauvre Jeannot ! »

Simon, auquel il raconta le soir sa conversation avec Jeannot et la scène dont il avait été témoin, alla lui-même porter les habits promis à Jeannot, et causa longuement avec M. Pontois. Quand il