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Page:Ségur - Jean qui grogne et Jean qui rit.djvu/273

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M. Abel.

Bien, bien, je comprends, c’est une très bonne place ; des gens fort riches, qui payent bien, qui ne sont pas méchants ; Jeannot sera bien nourri, bien habillé, bien payé. Tu vois qu’il sera bien.

Jean.

Mais, monsieur… sera-t-il bien traité ?

M. Abel.

Ma foi, je n’en sais rien, cela dépendra de lui.

Jean.

Monsieur, est-ce une maison dans laquelle vous me feriez entrer ?

M. Abel.

Diantre ! non. Pas toi ! Jamais toi ! Je te renverrais plutôt au village.

Jean.

Mais alors, monsieur, Jeannot y sera très mal ?

M. Abel.

Jeannot y sera très bien. Jeannot est un mauvais drôle, voleur, menteur, etc. ; et une maison honnête et tranquille ne lui irait pas ; il n’y resterait pas deux jours. Toi, mon enfant, je te place dans une excellente maison, avec de bons maîtres, bien charitables, qui savent que tous les hommes sont frères et qui les traitent comme des frères. Tu seras sous les ordres d’un valet de chambre qui est un vrai modèle. Et, à propos de ta position, que t’a dit Simon ?

Jean.

Il désire, monsieur, que je donne à M. Métis le temps de me remplacer.