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Page:Ségur - Jean qui grogne et Jean qui rit.djvu/304

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Jeannot.

Et quel genre de maison est-ce ?

Jean.

Des personnes excellentes. Il y a un pauvre petit garçon de dix ans bien malade ; c’est un vrai petit ange. Et les pauvres parents, si résignés et si tristes ! mais si pieux ! Un chagrin si doux, si bon !

Jeannot, d’un air moqueur.

Ce sera amusant ! un joli présent que t’a fait ton cher bienfaiteur !

Jean.

Oui, c’est un beau présent, et il faut qu’il m’aime bien pour m’avoir trouvé digne d’entrer dans cette maison. Pauvre Jeannot, tu ne comprends plus cela, toi !

Jeannot.

Laisse-moi donc avec ta pitié ! Tes pauvre Jeannot ! m’ennuient à la fin. Pendant que tu geindras, que tu prieras comme un imbécile, je m’amuserai comme un roi, je mangerai, je boirai, je dormirai.

Jean.

Et après ?

Jeannot.

Après ? Eh bien… après… je recommencerai.

Jean.

Et après ?

Jeannot.

Après… après… Je continuerai.

Jean.

Et après ?