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Page:Ségur - Jean qui grogne et Jean qui rit.djvu/402

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la tête sur ses genoux et les jambes pliées sous lui.

Jean resta jusqu’au moment du départ ; il baisa les petites mains de son pauvre petit maître, et le quitta sans que Roger eût eu la force de relever la tête ni de dire une parole.

Jean trouva Kersac endormi ; il le réveilla, et tous deux se mirent en route pour la gare Montparnasse. Il n’y avait d’arrivés encore que les mariés et leurs parents, et avant eux était venu un valet de chambre de M. Abel, chargé des billets, des compartiments réservés et de tout ce qui pouvait être demandé par les invités de la noce.

Le valet de chambre remit à Kersac et à Jean les billets de leurs places. En peu d’instants toute la noce fut au complet ; les employés les firent entrer dans les wagons. Lorsque M. Abel arriva, tout le monde était placé ; il ne restait plus de compartiments réservés. Kersac et Jean avaient attendu M. Abel sur le quai et se trouvaient comme lui séparés de la noce.

M. Abel.

Ne vous en inquiétez pas ; j’aperçois deux de mes amis, et nous trois ça fait cinq ; nous prendrons un compartiment, il n’y viendra personne. »

M. Abel alla chercher ses amis Caïn et Seth : c’étaient leurs noms de guerre pour les excursions et les farces. Nous ne dirons pas leurs vrais noms, pas plus que nous ne disons celui de M. Abel. Tous trois vivent encore et vivront longtemps ; il pourrait leur être désagréable de voir leurs noms livrés au public.