être dérangés : une demi-heure après, Kersac se retirait en se frottant les mains.
Lorsque M. Abel revit Jean, il lui dit que Kersac le demandait pour lui communiquer une affaire importante.
« Faut-il que j’y aille tout de suite, monsieur ?
— Mais, oui ; Kersac paraît pressé. »
Jean s’empressa d’y aller ; il le trouva seul.
« Jean, dit Kersac en lui tendant la main, tu es un nigaud, et Marie est une sotte ; je vais vous mettre tous deux à la raison. »
Kersac se leva, ouvrit une porte et rentra traînant après lui Marie tout en larmes.
« Tiens, dit-il en la lui montrant, tu vois ! C’est toi qui es cause de cela.
Marie, Marie, tu m’avais promis d’être raisonnable.
J’essaye, Jean, je ne peux pas.
Vous êtes fous tous les deux ! Et voilà comment je vous rends la raison. »
Il prit la main de Marie, la mit dans celle de Jean.
« Je te la donne, dit-il à Jean. Je te le donne, dit-il à Marie. D’ici un mois, de gré ou de force, vous serez mariés. Tu resteras près de M. Abel pendant les huit mois qu’il passera ici ; quand il s’en ira, tu le suivras ou tu resteras, comme tu voudras. J’aurais bien voulu t’avoir à mon tour, mais M. Abel a tenu bon. Sapristi ! il tient à toi comme le fer tient à l’aimant. »