Page:Ségur - Jean qui grogne et Jean qui rit.djvu/459

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Ceux d’Abel et de Suzanne attirent tous les regards par leur grâce et leur beauté éclatante ; leur bonté, leur esprit et leur charme égalent leurs avantages physiques ; le fils aîné a treize ans ; le second en a onze. Les filles ont neuf et sept ans.

M. et Mme de Grignan ne quittent pas leurs enfants ; jamais un mécontentement, un dissentiment ne viennent troubler l’harmonie qui règne dans la famille. Le petit Roger en est sans doute l’ange protecteur.

La belle jument de Kersac vit encore et continue à exciter l’admiration de son maître ; elle a eu quatorze poulains, tous plus beaux et plus parfaits les uns que les autres, que Kersac aurait voulu garder tous ; mais il a dû en céder huit à M. Abel et à quelques-uns de ses amis qui les demandaient avec instance ; il ne voulait pas en recevoir le payement, mais M. Abel l’a forcé à accepter trois mille francs pour chaque poulain qu’il lui enlevait.