Page:Ségur - Jean qui grogne et Jean qui rit.djvu/68

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Jean.

Voyons, Jeannot ; si ce n’est pas pour lui, fais-le pour moi, pour m’aider.

Jeannot.

Ma foi non, tu es trop ami avec lui.

Jean.

Et comment ne serais-je pas ami avec lui, puisqu’il nous avance de douze lieues en nous voiturant comme il le fait. C’est bon de sa part, tout de même.

Jeannot.

Qu’est-ce que ça lui coûte de nous laisser monter dans sa voiture ?

Jean.

Je ne dis pas, mais c’est tout de même bon à lui, et il y en a beaucoup qui n’y auraient pas pensé. »

Jean eut beau dire, Jeannot alla s’étendre dans un coin de l’écurie sur un tas de paille, et il laissa son cousin s’occuper tout seul du cheval qui les avait menés si bon train, et qui devait leur faire faire six lieues encore. Quand il eut fini, il alla s’asseoir près de Jeannot.

Jean.

Dis donc, Jeannot, est-ce que tu ne te sens pas besoin de manger ?

Jeannot.

Manger et boire aussi.

Jean.

Si nous entamions nos provisions ?

Jeannot.

Ce ne serait pas moi qui m’y refuserais.