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IX

LE GÉNÉRAL ARRANGE LES AFFAIRES DE MOUTIER.


Le général dormit comme un loir jusqu’à une heure assez avancée de la matinée, de sorte que Moutier, qui s’attendait à passer une mauvaise nuit, fut très-surpris à son réveil de voir le grand jour. Il sauta à bas de son lit, se débarbouilla et s’habilla à la hâte ; il entendit l’horloge sonner six heures. N’entendant pas de bruit chez le général, il y entra doucement et le trouva dans la même position dans laquelle il l’avait laissé endormi la veille ; il aurait pu le croire privé de vie, si la respiration bruyante et l’attitude calme du malade ne l’eussent entièrement rassuré. Il ressortit aussi doucement qu’il était entré, rentra dans la salle, roula et rangea son lit improvisé, n’oublia pas la prière du bon père Parabère et alluma le feu pour en épargner la peine à ses hôtesses. Il donna un coup de balai, nettoya, rangea tout et attendit. À peine fut-il installé sur une chaise en face de l’escalier qu’il entendit des pas légers ; on descendait bien doucement ; c’était Elfy ; elle lui dit un bonjour amical.

ELFY.

Je craignais que vous ne fussiez encore endormi ; vous aviez l’air fatigué hier.

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