Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/141

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parles-tu ? Où vas-tu chercher que je poursuis quelqu’un ?

gribouille.

Comment, vous ne cherchez pas Rose, l’ancienne servante de M. le maire ?

le brigadier.

Rose ? Est-ce qu’il faut l’arrêter ? Sais-tu pourquoi ? ce qu’elle a fait ?

gribouille.

Je ne sais rien, moi ; je croyais que vous étiez avec ces messieurs les gendarmes qui se sont assis sur le seuil de la porte ; ils parlaient d’arrêter Rose et ils sont allés chercher M. le curé.

le brigadier.

Non, j’ai été absent pour le service ; en rentrant je passais pour faire ma tournée, quand je me suis trouvé nez à nez avec toi ; mais, d’après ce que tu dis, je vois que mes camarades ont ordre d’arrêter Rose, qu’elle est cachée par ici dans la grange, et que tu veux m’empêcher de la prendre. Mais le devoir avant tout. »

En disant ces mots, le brigadier entra dans la grange et commença ses recherches. Pendant qu’il fouillait parmi des tonneaux vides, Gribouille courut s’adosser au tas de foin derrière lequel s’était blottie Rose. Le gendarme, ne trouvant rien du côté où il avait commencé ses recherches, se retourna, et, voyant l’air inquiet de Gribouille, il s’avança vers lui.